Les années folles portaient bien leur nom car cette décennie fut marquée par les excès. Durant la Première Guerre Mondiale, les hommes étaient envoyés au front, les femmes s’occupaient du foyer et remplaçaient leurs maris dans les champs et les usines, les cinémas fermaient : le rêve n’avait plus sa place. Les gens vivaient dans la privation de toute source de bonheur et dans la faim. Quand la guerre fut finie, tout changea. L’espoir revint et un vent de liberté souffla dans toute l’Europe particulièrement pour les femmes. En 1918, les femmes obtiennent le droit de vote au Royaume – Unis après un long et violent combat remporté par les suffragettes. A partir de là, elles se sont rendu compte qu’elles avaient une voix et surtout qu’elles avaient une force individuelle. Une force qui va s’exprimer au travers de la mode et du maquillage.
Si vous êtes triste, ajoutez plus de rouge à lèvres et attaquez.
Coco Chanel
En 1920, les hommes veulent retrouver leur liberté et une innocence que la guerre leur a volée. C’est en réaction à la peur de la mort que l’idée de vivre pleinement est devenue aussi importante et la prohibition a contribué à agrandir ce besoin jusqu’à braver les interdits. En effet, les années 1920 étaient des années folles mais surtout des années de transgression. L’alcool circulait à travers des bars et cabarets clandestins. La femme qui devient l’égale de l’homme en Europe souhaite s’affirmer davantage par la mode et notamment le maquillage avec l’arrivée du Cinéma.
UN TEINT BLANC PORCELAINE
L’arrivée du Cinéma narratif (qui raconte une histoire) permet aux actrices du genre muet d’émerger. En absence de parole et en noir et blanc tout était concentré sur le visuel et l’expression. Les femmes tirent de cet héritage le teint très blanc proche de la porcelaine.
LES FONDATRICES DU SMOKY EYE
Aujourd’hui, le « smoky eye » est un maquillage incontournable pour les jeunes filles et jeunes femmes. Combiné à un style rock ou plutôt glamour, chacune a su se l’approprier…mais le smoky eye tient son origine des années 1920. Contrastant avec le teint de porcelaine, les jeunes femmes appliquaient puis estompaient un fard noir autour de l’œil (en haut et en bas).
DES SOURCILS FINS ET TRES ETIRES
Après le smoky, le travail des yeux étaient loin d’être encore fini. En effet, les jeunes femmes consacraient énormément de détails à leurs sourcils. La cause ? Encore et toujours lié au Cinéma ! La compréhension d’un film et sa bonne lecture par le spectateur passait par l’expressivité des acteurs. Le sourcil était un moyen pour ces derniers de montrer et d’exagérer leurs émotions à l’écran (sourcils froncés = incompréhension et énervement dans une situation ; sourcils haut = étonnement). Une façon de jouer qui vient directement des cartoons de Disney avec la technique du Mickey Mousing. Les sourcils étaient donc épilés très fins et étirés vers le haut (ancêtre du brow lift = lifting du sourcil par l’étirement du sourcil).
UN ROUGE A LEVRES CARMIN POUR FINIR LE TOUT
Qu’on se le dise, le maquillage des années 1920 visait l’exubérance, la sensualité, tout sauf la discrétion. Après un maquillage des yeux aussi intense, on aurait pu penser que le maquillage de la bouche serait plus discret. Si vous pensez ça, c’est que vous avez oublié que nous parlions des années folles ! Le rouge à lèvres devait être à la hauteur du reste du maquillage et ne pas dénoter. Il devait lui aussi afficher une force, une assurance. Le rouge carmin était privilégié.
